L’UMons crée un statut « sur mesure » pour ses étudiants qui sont jeunes aidants-proches
Concilier ses études avec un rôle de jeune aidant-proche, c’est souvent loin d’être évident. Cela nécessite d’assumer une série de tâches – faire les courses, préparer les repas, surveiller les devoirs de ses frères et sœurs, gérer les factures du ménage… – en prenant le relais d’un parent momentanément moins capable de le faire, tout en n’hypothéquant pas ses chances de réussite scolaire, donc d’avenir. C’est pourtant loin d’être exceptionnel : on estime que cela concerne un étudiant sur cinq, tant dans l’enseignement obligatoire que dans le supérieur ! Soit pas moins de 220.000 jeunes en Wallonie, et 70.000 à Bruxelles !
Les établissements scolaires en prennent tout doucement conscience. Et ils font preuve d’une belle créativité pour les aider à mener ces deux « vies » de front.
C’est le cas de l’UMons, dont le Conseil d’administration vient de décider de créer un statut « sur mesure » pour ces jeunes. Il vise à assouplir leur parcours académique, tout en leur garantissant un diplôme de qualité. Ce sera effectif dès la prochaine rentrée académique, pour l’année scolaire 2025-2026.
Dans les faits, l’université hennuyère a décidé de les assimiler à des « étudiants à besoins spécifiques », un statut qui bénéficie déjà à une série d’autres jeunes en situation particulière (des sportifs de haut niveau, des entrepreneurs, de jeunes – ou futurs – parents, etc.).
Seules contraintes : qu’ils obtiennent une reconnaissance officielle de leur statut d’aidant-proche auprès de leur mutuelle, et qu’ils introduisent une demande auprès du Doyen ou du Président d’école. Après examen de leur dossier, l’UMons pourra les faire bénéficier de divers aménagements pratiques : allègement de leur programme, dispenses partielles de présence, possibilité de report d’évaluations, aménagement d’horaires, etc.
« Avec cette nouvelle initiative, l’UMons réaffirme son engagement en faveur de l’inclusion et de la réussite de toutes et de tous », explique l’université. « En reconnaissant officiellement les situations d’aidance, l’institution adapte ses règles aux réalités de vie de ses étudiants et leur donne les moyens de poursuivre leurs études sans sacrifier leurs responsabilités personnelles ».
L’UMons devient la 1re université wallonne à offrir cet assouplissement à ses étudiants, à l’image de ce qu’avait fait l’ULB voici deux ans dans la capitale fédérale. En espérant que d’autres établissements francophones s’en inspirent bientôt à leur tour…
