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Mourir de son vivant – Accompagner jusqu’au bout de la vie
Dominique Sanlaville, éditions Chronique Sociale –

www.chroniquesociale.com

« Si la mort autrefois donnait lieu à une cérémonie publique, solennelle, en famille et avec les amis, aujourd’hui le malade ignore souvent jusqu’au bout qu’il va mourir, car on n’a pas pu lui dire la vérité. Le généraliste se défausse et l’adresse à l’hôpital. Sa fin de vie est alors médicalisée et un vide se crée autour de lui. Ainsi il décède souvent seul sur un brancard ou entouré d’étrangers, des spécialistes qui sont là pour le faire vivre, mais pas pour l’accompagner. Le cheminement est devenu mécanique et sans âme. Et l’agonie est souvent beaucoup plus cruelle qu’avant, alors que l’on est persuadé d’avoir bien amélioré les conditions.

Dans notre société, on fait silence autour de ceux qui s’en vont, on cache les mourants à l’hôpital, on isole les vieux dans des Ehpad [les maisons de repos en France, ndlr]. La mort est évacuée au quotidien. Le soignant devrait pourtant l’intégrer dans sa réflexion, car elle sera toujours là pour l’effrayer. Mais il l’occulte, la considère comme un échec ou la confie à des soins palliatifs, encore trop peu développés et qui créent une sélection impitoyable. Dans son travail d’infirmier, pendant 40 ans et dans sa vie privée, l’auteur a dû accompagner de nombreuses personnes. Il y en a qui se sont éteintes dans ses bras, en le regardant, persuadées qu’elles allaient vivre encore. D’autres, en proie à des souffrances insurmontables, ont réclamé, avec détermination, d’en finir, mais leur appel n’a pas été entendu. Un bon nombre, ayant traversé une existence à l’économie, se sont contentées d’une fin qui leur ressemblait. Elles n’étaient plus vraiment là, lors du grand rendez-vous. Bien peu ont pu réellement être actrices de leur mort et s’y préparer sereinement.

C’est son vécu que l’auteur livre ici à travers quelques histoires. Et certaines ont été bien difficiles à écrire… Le texte est entrecoupé de parties où il pousse la réflexion sur certains sujets abordés : le suicide, l’anorexie, la vieillesse, la fin de vie, la souffrance, la peur de la mort et bien sûr, l’attitude des soignants. Des problèmes qui, aujourd’hui ou demain, peuvent concerner n’importe lequel d’entre nous. On apprend aux infirmiers et aux médecins à faire vivre, souvent à tout prix, mais pas à mourir. Cet enseignement n’est pas dispensé en formation centrale des soignants ni en université. Dans ces conditions, l’accompagnement reste une démarche bien difficile à réaliser, surtout lorsqu’il s’agit de proches. Cet ouvrage propose des chemins pour mieux le réaliser et permettre de vivre jusqu’au bout. »[1]

[1] Ce texte reprend le 4° de couverture de cet ouvrage ainsi que la critique figurant sur:

L’auteur : Dominique Sanlaville, ancien infirmier, a pu observer au fil des ans, comment la médecine s’est « déshumanisée » dans ses méthodes de traitement et dans la considération des malades. Il déclare : « cet écrit, adapté à tout public, interroge sur la place de la mort dans notre société et sur la fin de vie. Je présente quelques histoires de personnes que j’ai accompagnées. Par-delà les difficultés rencontrées, on réalise que cette démarche apporte un enrichissement, aussi bien au mourant qu’à l’accompagnant. Un livre qui pousse à la réflexion dans les temps sombres de l’épidémie que nous traversons ».

Ces paroles ne sont pas sans rappeler durement, le vécu de la pandémie, durant laquelle l’accompagnement des personnes en fin de vie, leurs décès voire… leurs funérailles, ont été tout à fait désorganisés, voire occultés -que celles-ci soient décédées ou pas, de la COVID ! Le traumatisme des proches est profond… A lire dans notre prochaine newsletter, dans la suite des « actes » du colloque de l’ASBL Aidants proches, où sera abordé le vécu des aidants, des professionnels, des citoyens… dans le domaine du « grand âge ».

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