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La Grande Seduction - Affiches

On a visionné pour vous …

La Grande Séduction– Film de Jean-François Pouliot (2004)

Geneviève Aubouy – Chargée d’études à l’ASBL Aidants Proches Wallonie 07 Juin 2020

La Grande Séduction, ou le phénomène des « déserts médicaux » à la sauce québécoise !

Bienvenue à Sainte-Marie-La-Mauderne !


Ce film
[1]  sorti en 2004, réalisé par Jean-François Pouliot, a décroché de nombreuses récompenses pour son ton plein d‘humour, qui traite d’une situation bien connue dans les endroits reculés et/ou défavorisés en Belgique, en France : la difficulté de « séduire » (pour les voir s’installer) des professionnels de santé, dans des contrées reculées, sans (a priori) beaucoup d’attrait…

C’est justement le constat que pose Germain Lesage un habitant de Sainte-Marie-la-Mauderne, qui se dépeuple peu à peu. Dans les terres reculées du Québec, loin de tout, un par un, les habitants désertent le village pour aller trouver ud travail ailleurs. Faute d’emplois, la vie des habitants y est rythmée par les « chèques » (allocations) délivrés par le comptoir postal.

Cette lente agonie pourrait bien être stoppée… Mais pour cela, le village doit recruter… Un médecin, rien de moins ! Déterminés, Germain et ses acolytes décident de relever le défi : faire en sorte que le jeune médecin, parachuté malgré lui et à son grand effroi, à Sainte-Marie, s’y trouve suffisamment bien… pour y rester.

L’histoire[2]

 

Sainte-Marie-la-Mauderne est un petit village situé en Basse-Côte-Nord, accessible uniquement par les voies aériennes et maritimes (c’est le village réel de Harrington Harbour1 qui tient lieu de plateau de tournage).

Traditionnellement axée vers la pêche, l’économie est complètement à plat dans cette bourgade d’une centaine d’habitants.

Un projet d’implantation d’une usine de contenants de plastique permettrait de relancer ce village où l’exode se fait fort, et redonner une fierté perdue à tous les habitants. Toutefois, un obstacle se dresse quant à l’arrivée de cette industrie à Sainte-Marie : aucun médecin n’y réside.

Nouveau maire du village, Germain Lesage (Raymond Bouchard), aidé de son ami pêcheur Yvon Brunet (Pierre Collin – sosie de Pierre Richard !) et du directeur « guichet automatique » de la caisse populaire du coin, Henri Giroux (Benoît Brière), de leurs épouses respectives, et de tous les habitants du village, tentera de convaincre le docteur Christopher Lewis (David Boutin) de Montréal, grand amateur de cricket et de free-jazz, de s’installer à Sainte-Marie-la-Mauderne.

Les techniques utilisées par le maire et les habitants ressemblent toutefois à une grotesque tromperie, une grande séduction qui ne tient qu’à un mince fil.

Un extrait du film : Les habitants de Sainte-Marie tentent de donner le change, en simulant une partie de cricket (sport favori du Docteur Lewis,) lors de l’arrivée de ce dernier…, alors qu’ils n’y connaissent… que pouic

 

Pourquoi recommander ce film ?

  • Parce que sous des dehors légers, il traite d’une réalité moins souriante, et qui frappe avant tout les personnes fragiles et leurs proches : les « déserts (para)médicaux », les zones éloignées des grandes agglomérations, peu desservies par les transports publics, dénuées d’activités touristiques et/ou industrielle… Des endroits où la débrouille est de mise ;
  • Parce qu’il est revigorant d’entendre l’accent savoureux de nos frères Québécois. Tout comme il est réconfortant de voir l’obstination de ces personnages « plus vrais que nature » et forts en gueule, à faire en sorte que le médecin « tombe en amour » avec leur village ;
  • Parce que cette obstination permet de franches rigolades -et Dieu sait que ça fait du bien – face aux tours pendables que les habitants vont jouer au médecin : le mettre sur écoute, organiser un tournoi de cricket sur un bout de rocher, « sacrifier » l’un des habitants sur l’autel du « jazz fusion » (que cet habitant en question « haït » – déteste, mais qu’apprécie au plus haut point le médecin) ;
  • Surtout, cela permet d’apprécier une communauté villageoise soudée, qui, sous l’impulsion de Germain, décide de se battre et d’unir ses efforts, afin de réfléchir ensemble et trouver un moyen de « séduire » le Docteur…

Au-delà des gags et des éclats de rire, ce film est touchant parce qu’il montre les efforts des villageois pour comprendre les goûts du jeune docteur et tenter d’y répondre. Malgré le décalage entre ses hobbies de citadin, ses goûts sportifs… et ceux des villageois, ces derniers veulent faire bonne figure.

Pour cela, le village procède littéralement à un « ravalement de façades » mais plus encore, tous les habitants se mobilisent pour se familiariser avec l‘univers du jeune homme …jusqu’au dénouement final (mais chut ! 😊)

Un extrait du film :  la lente déshérence des hommes du village, venus toucher leur chèque d’allocation et le retrait d’argent lié, à la banque

Quel a été l’accueil et les critiques dans la Belle Province ? [3]

Article dans la Belle Province

Pour en savoir plus… Voir l’interview du réalisateur Jean-François Pouillot, dans la revue Ciné-bulles, ci-contre.

a Grande Seduction - Affiche

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