On a lu pour vous …
Terrible vertu – Ellen Feldman
Edition 10/18
Parce que certains combats ne sont jamais tout à fait clos, parce qu’encore aujourd’hui (et sans minimiser la part des aidants hommes), 75 % des aidants sont… des aidantes, parce que la transmission nécessite de s’appuyer sur le passé, parce que « l’empowerment » (ce fameux pouvoir d’agir) nécessite leviers et connaissances… Pour toutes ces raisons et tant d’autres, il est bon de s’arrêter sur ce que furent les luttes, les avancées et les revendications des pionnières « féministes ».
« Le devoir d’une femme : regarder le monde bien en face, avec une lueur infernale dans les yeux ; avoir un idéal ; parler et agir en dépit de toutes les conventions. » Telle était la philosophie de Margaret Sanger et telle a été sa vie. Portrait d’une des figures les plus influentes et les plus controversées du XXe siècle, ce roman met en scène cette femme indomptable.
Élevée dans un milieu pauvre, par une mère épuisée par treize grossesses, Margaret se fait très jeune le serment de ne jamais subir la vie d’une femme au foyer. Devenue infirmière à une époque où la contraception est illégale, elle décide de se consacrer aux femmes et met sur pied en 1916 la première clinique clandestine de contrôle des naissances. C’est le début d’une vie de luttes enfiévrées qui la conduiront à créer en 1952 le planning familial, avant de militer, par tous les moyens, pour la légalisation de la pilule. Son acharnement la conduira plusieurs fois en prison, elle sera contrainte de fuir les États-Unis pour l’Angleterre et la France, où, là encore, toujours aussi indomptable et provocante, elle poursuivra son inlassable combat pour l’égalité des sexes.
« Le corps d’une femme n’appartient qu’à elle-même. Elle n’appartient pas aux États-Unis d’Amérique ni à aucun autre gouvernement sur la face de la terre … La maternité forcée est le déni le plus complet du droit d’une femme à la vie et à la liberté »[1]. Margaret
[1] Tirée du site de l’auteur du livre, Ellen Feldman : https://ellenfeldman.com/terrible-virtue.html
Ellen Feldman, autrice amérivcaine, nous restitue ici la vie d’une femme hors du commun, mais aussi de ses proches, mari, amants, enfants, famille, dont l’existence a souvent été malmenée par cette héroïne en quête d’absolu, qui a changé la vie de toutes les femmes, peut-être aux dépens de la sienne.
[1] https://www.pasteur.fr/fr. Ironie de l’histoire, l’une des « fake news » le plus répandues autour de la Covid-19 incrimine le laboratoire de l’Institut Pasteur (Paris), accusé d’avoir créé le virus et qui a porté plainte contre ces diffamations répandues via les réseaux sociaux.