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Observatoire des lieux de vie pour personnes âgées – Constats, réflexions et mise en perspective – 2020

Senoah, dont l’une des missions est d’être un observatoire des lieux de vie des personnes âgées, propose ici un recueil et une analyse des témoignages de personnes (âgées et/ou aidants).

Cette analyse est divisée en 3 parties : une revue des observations par rapport à la recherche de lieux de vie, celle menée à propos de l’hébergement en maison de repos (MR), et des pistes et suggestions nées de ces publics. A travers ce travail, Senoah explore les nécessaires changements de paradigmes : d’une vision de la vieillesse, de la MR(S) en « vase clos », à la place de l’Humain, entre sécurité collective et droits fondamentaux individuels.

Notons que ce document s’insère dans une réflexion plus vaste entamée en 2020 par Senoah, qui se poursuivra en 2021 : par la tenue de tables rondes, cette ASBL souhaite convoquer réflexions et solutions pour voir émerger de véritables « lieux de vie » pour nos aînés !

 

La 1° partie repose sur des constats dont certains sont connus : 50 % des admissions en MR(S) se font dans l’urgence, dans des situations de santé complexes, et/ou à la demande d’aidants proches et/ou des professionnels débordés. Un point interpelle : des personnes âgées souffrant de solitude ou habitant des logements devenus inadaptés, mais qui ne sont pas forcément dépendantes, se voient refuser l’accès à un hébergement, alors même que c’est leur souhait. D’où la question : quelle est la place, dans ce secteur, pour des logements à la fois alternatifs et collectifs ? En outre, un autre constat est souligné : celui des contraintes qui pèsent sur l’adéquation entre le choix de la personne âgée d’un lieu de vie, et les attentes de ce même lieu de vie (qui a parfois un profil de client recherché bien différent de celui du senior).

Le manque de connaissance du secteur de l’hébergement institutionnel, mais aussi de solutions « intermédiaires » entre le « tout domicile » et le « tout hébergement » ne simplifie pas les prises de décisions raisonnées. Plus largement, Senoah pointe qu’il y a encore une trop grande méconnaissance du « cadre » de vie, de la vie dans les MR(S). Pour contrer cela, Senoah plaide pour un accompagnement physique, sur du long terme, dans les démarches de recherche des seniors et des familles. Si l’âge légal d’entrée en MRS, en Wallonie, est désormais de 70 ans, des dérogations sont admises pour des personnes plus jeunes souffrant, par exemple, de pathologies neurovégétatives. Senoah s’interroge : ce choix d’entrée en MR(S), pour des publics si jeunes, ne doit-il se faire que « par défaut » ?

La 2° partie de l’analyse, consacrée à l’hébergement institutionnel proprement dit, part des appels adressés à Senoah (souvent, des plaintes). Ainsi, la « négligence » est régulièrement citée : dans ce motif, la « rentabilité » est dénoncée, qui se manifeste par un « manque de temps » du personnel. Autre point exprimé : la peur de « représailles » de la part de la structure, si des griefs sont énoncés : raison pour laquelle Senoah plaide pour des « médiateurs », des référents qui, systématiquement, maintiendraient un dialogue respectueux entre les parties.

Et la Covid-19 ? Force est de constater que la restriction drastique des contacts a été largement dommageable pour les seniors et leurs proches. Alors que la 2° vague de l’épidémie est bel et bien là, il est essentiel d’éviter à tout prix une nouvelle décision radicale de confinement strict des aînés. Tout en reconnaissant la solitude des directions des MR(S), Senoah encourage des mesures proportionnées et le recours au bon sens, à opposer aux décisions arbitraires. C’est pourquoi le soutien à une réflexion éthique est indispensable. Malgré les conséquences dramatiques que l’on sait, la créativité et la solidarité n’ont pas été absentes donc… Il est important d’entamer une réelle réflexion, globale, par rapport à l’offre des lieux de vie pour personnes âgées.

La 3° partie du document, renvoie à des questions de société : quelle est la conception de la vieillesse ? Assimilée à de l’âgisme, elle est synonyme de dépendance, de perte. Insidieusement, cela conduit à considérer les « cheveux blancs » comme des citoyens dont on pourrait limiter les libertés fondamentales (enfermement manque de concertation…) Le débat est connu : sécurité versus liberté, avec, in fine, la question de la « responsabilité » … Opérer un changement des mentalités commence par penser le lieu de vie institutionnel comme un réel « chez soi » :

  • De nouveaux modèles/philosophies émergent (Tubbe, Senior Montessori…) : comment les généraliser, et donc, lever les obstacles ?
  • Dépasser l’idée d’« une » vieillesse, c’est diversifier les lieux de vie accessibles, en réponse à des besoins et des attentes d’un public âgé « pluriel »
  • La révision du cadre législatif doit permettre de faciliter les adaptations des structures existantes (ex. : habitats partagés…)
  • Encourager des habitats axés sur les « besoins » (et pas sur le seul critère de l’âge) dans le secteur du 3° et du 4° âge : ce qui est testé avec succès ailleurs (ex. : handicap, santé mentale…) gagne à être dupliqué !
  • Favoriser les petites unités de vie (dont les résidences-services à vocation « sociale ») disposant de prestataires de soins et de bien-être
  • Encourager l’inclusion de la MR(S) dans la vie locale, de quartier, c’est permettre un changement de paradigme bidimensionnel : sortir d’un milieu fermé et ouvrir aussi le regard porté sur la vieillesse, dans nos sociétés et notre environnement immédiat.

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