Mémorandum – 2019

Une innovation sociale à travers plusieurs axes

Le soutien proactif aux aidants passe d’abord par leur « considération » systématique. Experts au quotidien dans l’accompagnement de leurs proches, cette reconnaissance englobe plusieurs niveaux. Qu’il s’agisse du partenariat avec les professionnels de l’accompagnement, de l’aide et des soins, de leur insertion dans des projets pilotes, éducatifs ou de soins mais aussi, de leur place dans les dispositifs
politiques, les asbl plaident pour qu’un interlocuteur professionnel spécifique leur soit dédié, pour permettre une clarification et une réponse à leurs propres besoins. La proactivité passe aussi par la mise en place de dispositifs de concertation, locaux, régionaux voire supra nationaux, qui encouragent la participation de ce public.

Une réponse au dédale…

Face à la difficulté d’accès à une information claire et mise à jour, les asbl encouragent la mise en place de sources d’informations fiables, de campagnes de sensibilisation et d’information.
Les études le prouvent, être aidant, c’est s’exposer à des risques pour sa santé : disposer de l’information au bon endroit au bon moment, pouvoir mettre en place des solutions de répit, lever les barrières financières, géographiques… Tout cela concourt à la sérénité de l’aidant, maillon essentiel dans l’accompagnement de proches fragiles. Si les aidants « craquent », ce sont des pans entiers de la solidarité collective qui sont mis à mal : soins de santé, car des aidants épuisés ne peuvent plus être les sentinelles des proches aidés, monde du travail, où les salariés combinant aide et impératifs de production, sont davantage à risque de burn-out…

Des attentes, et un travail en réseau

Ce monde du travail est l’un des axes du mémorandum. Les compétences des aidants sont multiples.
Nées de la prise en charge de leurs proches, à soutenir par des formations, à encourager pour garder une place dans la sphère du travail, elles nécessitent des dispositifs souples, et doivent s’accompagner de droits sociaux spécifiques. Ainsi, un crédit-temps ou un congé spécifique, la dispense de recherche d’emploi en situation d’aidance, des avantages fiscaux et sociaux, seraient autant de signes de reconnaissance forts, que les pouvoirs – publics et politiques- enverraient aux aidants proches.
Bien qu’encore trop peu reconnus, les aidants ne sont pas sans ressources. C’est pourquoi notre démarche s’inscrit dans des revendications plus vastes, portées au niveau du Parlement et de la Commission européens, par Eurocarers, association internationale sans but lucratif, dont l’un des objectifs, est la sensibilisation, la promotion et la défense des droits relatifs à la représentation et à l’inclusion sociale
des aidants. Dans le prolongement de leurs actions, voici les « 10 actions pour la reconnaissance et le soutien des aidants proches », élaborées par les asbl Aidants Proches et Aidants Proches Bruxelles.

10 Actions pour la reconnaissance et le soutien des aidants proches

Action 1 : Reconnaître les aidants proches

Depuis juin 2014, « la loi de reconnaissance de l’aidant proche accompagnant une personne de grande dépendance» est publiée au Moniteur Belge³. Elle n’a jamais été mise en application …

1. Enquête de Santé 2013 Rapport 4 : Environnement physique et social
2. « Est aidant proche toute personne qui apporte régulièrement son aide à un proche en déficit d’autonomie. Cette aide répond à des besoinsparticuliers et est accomplie en dehors de celle réalisée dans le cadre d’une rémunération professionnelle ou de volontariat défini par la loi du 03/07/2005 » asbl Aidants Proches
3. 12 mai 2014. – Loi relative à la reconnaissance de l’aidant proche aidant une personne en situation de grande dépendance 2014-05-12/09