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De nouveaux droits pour les aidants-proches commencent à voir le jour

C’était une petite révolution en soi. Mais la loi de 2020 qui a (enfin) créé un statut pour les aidants-proches demeure encore assez symbolique.
Elle se limite, pour l’heure, à prévoir un « congé pour aidants-proches » dont la durée et l’accès sont trop restrictifs.

Les choses commencent toutefois à bouger, pour compléter ce dispositif. Petit tour d’horizon de ce qui a vu le jour dans 5 grands domaines.

  1. Étudiants à besoins spécifiques

    Concilier ses études avec un soutien à ses parents ou à ses frères et soeurs en situation de dépendance est loin d’être une chose aisée. L’université libre de Bruxelles l’a bien compris. Depuis deux ans, elle permet aux jeunes aidants-proches reconnus par leur mutuelle de bénéficier d’aménagements de leur scolarité, moyennant validation de leur dossier par une commission d’experts interne.

    En pratique, l’ULB peut leur octroyer le statut d’« étudiants à besoins spécifiques » bénéficiant déjà à une série de jeunes en situation particulière (des sportifs de haut niveau, des entrepreneurs, de jeunes – ou futurs – parents, etc.). L’université garantit la qualité de la formation qui leur est donnée. Mais elle leur permet de l’adapter à leurs contraintes extra-scolaires, via un allégement de leur année, un ajustement de leurs sessions d’examens, une sensibilisation de leurs profs à un risque d’absence à des cours obligatoires ou à des travaux pratiques, des aménagements de stages et/ou d’horaires, etc.

    D’autres universités et hautes écoles francophones sont en train d’analyser comment s’inspirer à leur tour de ce dispositif pour permettre à leurs étudiants de mieux concilier leurs engagements familiaux hors du commun avec leurs études. L’idée reste de compromettre le moins possible leurs chances de réussite, donc d’avenir.

    Rappelons aussi que, dans tous les cas de figure, le service des étudiants d’un établissement scolaire peut toujours être questionné sur d’éventuelles mesures dont l’étudiant pourrait bénéficier au vu de sa situation personnelle.

    Plus d’infos sur l’initiative de l’ULB : https://bit.ly/43sakaU.

  2. Facilités de parking

    On n’habite pas toujours avec ou juste à côté de chez son proche-aidé. Et lorsqu’il faut prendre son véhicule pour le rejoindre, cela peut vite faire grimper la note de parking, mois après mois. Deux entités locales ont pris des mesures en la matière, en espérant, ici aussi, que d’autres s’en inspireront bientôt.

    La première est la Ville de Bruxelles à laquelle l’aidant-proche peut faire une demande de carte de stationnement. Pour 75 euros par an, elle sera valide dans le secteur où réside son proche-aidé. La même carte peut être « multi-secteurs » si un citoyen aide plusieurs autres personnes. Plus d’infos : https://bit.ly/4meCNbI.

    La seconde est la Ville de Liège. Ici, l’aidant-proche peut obtenir un abonnement gratuit qui sera valable 6 mois dans la zone du domicile de son proche-aidé. Plus d’infos : https://bit.ly/4dbAtOy.

  3. Primes communales

    Quelques entités ont aussi décidé de donner un petit coup de pouce financier à leurs aidants-proches via une prime communale. Elle n’est pas bien lourde, mais témoigne d’une reconnaissance du rôle important qu’ils jouent au bénéfice d’autres citoyens.

    C’est le cas de Bassenge qui a instauré une prime annuelle de 100€ aux aidants-proches majeurs. Seules conditions : qu’ils remplissent les conditions de reconnaissance prévues par la loi, et qu’ils soient domiciliés sur le territoire de la commune, tout comme leurs proches-aidés. Plus d’infos : https://bit.ly/43smgcO.

    C’est aussi le cas d’Etterbeek qui octroie une prime annuelle identique de 100€ aux aidants-proches reconnus par leur mutuelle et domiciliés sur son territoire. Attention toutefois : le budget 2025 de la commune étant en cours de validation, les nouvelles demandes ne sont pas traitées à la date de publication de ce tour d’horizon. Plus d’infos : https://bit.ly/3F6SEbC

    C’est encore le cas de Woluwe-Saint-Pierre qui, elle aussi, a instauré une prime de 100€ en faveur des aidants-proches de sa commune qui sont officiellement reconnus. Plus d’infos : https://bit.ly/3S2bbJ2.

  4. Dérogation pour les véhicules

    La Région bruxelloise a voulu jouer un rôle de précurseur en matière de lutte contre les véhicules trop polluants. Elle a créé sa zone de basses émissions (« LEZ », pour « Low Emission Zone »), qui couvre ses 19 communes, à l’exception du Ring et de certaines voiries permettant d’accéder aux parkings de transit. Les véhicules les plus anciens, jugés trop polluants, y sont interdits.

    Mais la règle souffre plusieurs exceptions, dont une en faveur des aidants-proches. Attention toutefois : cela ne bénéficie qu’à ceux qui sont reconnus avec droits sociaux. En pratique, ce sont donc ceux qui ont accès au congé thématique, ce qui nécessite de remplir des critères plus restrictifs que ceux de la reconnaissance dite « générale ». La dérogation n’est ensuite valable que pour un seul véhicule par aidant-proche, mais elle a une durée de 5 ans.

    Cette dérogation est également accessible aux parents d’un enfant en situation de handicap.
    Plus d’infos : https://bit.ly/4m9JhZz.

  5. Mutuelles

    Enfin, les mutuelles offrent, elles aussi, des avantages aux aidants-proches affiliés chez elles.

    Impossible de tous les passer en revue. Cela va de remboursements complémentaires à des groupes de soutien en passant par des réductions sur du matériel médical. Certains organismes assureurs vont clairement plus loin que d’autres et font preuve d’une belle créativité en la matière, notamment en faveur des aidants-proches reconnus avec droits sociaux (le congé thématique). Cela vaut vraiment la peine de comparer…

    Plus d’infos : renseignez-vous directement auprès des mutuelles, dont les sites internet fourmillent d’informations.

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